La vanille est l’une des épices les plus recherchées au monde, mais cette popularité amène également son lot de mésaventures. Qui n’a pas déjà acheté des gousses qui ont moisi 2 semaines après ? Des gousses sèches comme des cure-dents, baignant dans du rhum, sous vide ou encore la fameuse “vanille fraîche”. Escale Bleue vous présente les 7 arnaques à la vanille les plus répandues. Ne vous faites plus avoir !
La vanille sous vide
La vanille développe son arôme et sa résistance face à la moisissure une fois qu’elle a été préparée pendant près d’une année. Or, une vanille sous vide permet au vendeur de commercialiser sa vanille sans avoir eu à la préparer au préalable.
Cette dernière est donc un produit frais qui, privé d’oxygène, garde son humidité, sa forme et sa grosseur, mais surtout, arrête son processus de transformation. Ce n’est que quand le consommateur ouvre le plastique que la vie reprend, entraînant avec elle son lot de moisissure.
Si à l’origine, le sous vide était utilisé à bon escient, cette pratique a attiré de nombreux vendeurs qui ont vu là une opportunité de rassurer le client tout en gagnant au poids sans avoir fait le travail nécessaire.
En tant que client, vérifiez donc toujours la réputation et la traçabilité de votre vendeur afin d’être sûr de votre achat, car une bonne vanille n’a pas besoin d’être sous vide pour être conservée.
La vanille non conditionnée
Toute vanille vendue à l’air libre présente un risque élevé d’arnaque. Pourquoi ? Car elle ne peut tout simplement pas être conditionnée au risque de moisir à l’intérieur d’un packaging normal. La vanille a donc de fortes chances d’être non préparée.
2 solutions existent pour le vendeur : soit mettre cette vanille sous vide et retarder la fatalité, soit la vendre rapidement à l’air libre.
Le problème est qu’une vanille non préparée aura tendance à sécher rapidement comme un bois sec au contact de l’air. Le danger pour le consommateur réside dans le fait que le vendeur ré-humidifiera la gousse pour lui redonner du volume et/ou ajoutera des produits chimiques sur la gousse pour lui donner de l’arôme ou un effet luisant.
Attention : une vanille vendue à l’air libre comporte aussi l’avantage de ne laisser au consommateur aucun moyen de traçabilité tandis qu’une vanille conditionnée vous donnera les informations de base du vendeur et du produit (date de péremption, numéro du lot, numéro d’agrément du vendeur, etc.).
Soyez donc vigilant. Rappelez-vous que la préparation de vanille nécessite un travail conséquent voire une structure spécialisée. En effet, aucun préparateur de vanille ne vendrait sa vanille à l’air libre au risque de la voir se déshydrater alors qu’il a passé un an de dur labeur à la préparer.
La vanille dans un doigt de rhum
Il arrive qu’un client se voie dire de conserver sa vanille en la mettant dans un doigt de rhum.
Si l’alcool joue effectivement le rôle de conservateur, il s’avère aussi que votre vanille imbibée risque de sentir plus le rhum que la vanille lorsque vous l’utiliserez !
Rappelez-vous encore qu’une bonne vanille se conserve naturellement dans un simple packaging fermé ou un bocal en verre dans un endroit sec et à l’abri de la chaleur.
La vanille fraîche
Très souvent, celle-ci est de la vanille non préparée servant de base aux techniques du sous vide et de la vente en air libre.
De belle taille et de couleur brune, elle est très attractive pour les clients. Cependant, son sens est tout aussi littéral : vanille encore fraîche et non préparée en bonne et due forme. Elle peut être obtenue en moins d’une semaine en trempant simplement la vanille dans de l’eau chaude.
Le risque de moisissure et de déshydratation rapide est donc élevé si le client ne prépare pas sa vanille lui-même.
La vanille au congélateur
Il est parfois dit aux consommateurs de conserver leur vanille au congélateur. Le froid joue ici le même rôle que le sous vide à savoir l’arrêt complet du processus de vie à l’intérieur de la gousse. Ce moyen de conservation est donc synonyme de vanille non préparée.
Une bonne vanille ne sera jamais conservée dans le froid, car ce dernier, comme la chaleur, a une fonction de déstructuration de la gousse et aidera à dépourvoir votre vanille de son arôme.
La vanille bourbon
La Réunion était autrefois appelée l’île Bourbon. Le procédé de fertilisation manuelle de la fleur ayant été découvert par Edmond Albius, jeune esclave réunionnais, la Réunion a vu sa production de vanille exploser et il ne lui a pas fallu longtemps pour devenir premier exportateur mondial de vanille. La maîtrise réunionnaise en matière de préparation de vanille était mondialement reconnue et est ainsi devenue un gage de qualité.
Or, peu à peu, le terme Bourbon s’est étendu aux autres îles de l’Océan indien à savoirMadagascar et Comores, sans que les clients soient nécessairement au courant de ce fait. Pendant longtemps, une pratique d’arnaque courante était de faire passer la vanille de Madagascar comme la vanille de la Réunion, notamment en jouant sur le terme de « Vanille Bourbon » qui prête à confusion.
Cette pratique existe encore aujourd’hui et est devenue très courante, le coût peu cher de la main-d’œuvre malgache permettant aux vendeurs d’acheter de la vanille de Madagascar à bas prix afin de la revendre à un coût nettement plus élevé en la faisant passer pour de la vanille réunionnaise.
La vanille poinçonnée
Le poinçonnage de la vanille consiste à graver les initiales du producteur sur les gousses 2 mois avant la récolte. Ce procédé censé lutter contre le vol et permettre une traçabilité du produit par les autorités compétentes fut introduit en premier lieu à la Réunion. Ce nouveau gage de fiabilité permit donc à une vanille poinçonnée d’être synonyme de vanille réunionnaise.
Or, ce procédé n’a pas tardé à s’étendre aux îles voisines notamment à cause de vendeurs qui décidèrent de faire poinçonner la vanille à Madagascar afin de la faire passer pour de la vanille réunionnaise. Pendant plus de 10 ans, ce procédé de duplicata de poinçonnage représentait une véritable arnaque vis-à-vis du consommateur. Aujourd’hui, celui-ci s’est largement démocratisé sur les îles et ne remplit que sa fonction première, à savoir lutter contre le vol.
- Un producteur qui est certain de la qualité de sa vanille n’a pas besoin d’utiliser le sous vide : restez vigilant.
- Aucun bon préparateur ne vendra sa vanille à l’air libre.
- Une vanille fraîche fait souvent allusion à une vanille non préparée = pas ou peu d’arôme et risque élevé de moisissure ou de déshydratation extrême.
- Une vanille à conserver dans un doigt de rhum est synonyme de vanille non préparée.
- Une vanille à conserver au réfrigérateur est synonyme de vanille non préparée ou pas assez fiable pour être conservée normalement.
- Soyez prudent quant à la provenance de votre vanille. Vanille Bourbon ne veut pas dire forcément Vanille Réunion.
Les moyens de se protéger :
- Vérifiez la réputation et la fiabilité de votre vendeur avant tout achat.
- Si vous avez l’opportunité, n’hésitez pas à le questionner sur ses connaissances en matière de vanille.
- Prenez toujours une vanille conditionnée indiquant au minimum les informations de base de votre vendeur.
- Soyez prudent avec le sous vide. Préférez les plastiques ou les tubes, sauf si vous êtes sûr de votre vendeur.
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